Le cancer chez l'enfant et l'adolescent est une maladie rare qui représente 1 à 2 % de l'ensemble des cancers dans les pays développés.
Chaque année en France, on dénombre près de 1 850 nouveaux cas de cancer chez l'enfant de moins de 15 ans, dont la moitié chez les enfants de moins de 5 ans, et un peu plus de 450 nouveaux cas chez les jeunes de 15 à 18 ans.
Certaines formes de cancers sont spécifiques à l'enfant et, inversement, la plupart des cancers de l'adulte n'existent pas chez l'enfant. Chez les adolescents et les jeunes adultes (entre 15 et 25 ans), les types de cancers observés peuvent être les mêmes que chez les enfants mais on retrouve également des cancers qui se manifestent chez les adultes plus âgés. Cela rend le diagnostic et le traitement plus complexes chez les jeunes de ce groupe d'âge.
En termes de traitements, des progrès considérables ont été enregistrés au cours des dernières décennies, permettant aujourd'hui de guérir quatre enfants sur cinq en moyenne; ce chiffre variant bien entendu selon le type et l'étendue du cancer au moment du diagnostic. Ces progrès sont essentiellement dus à l'adoption de chimiothérapies de plus en plus efficaces, à des collaborations entre différents spécialistes utilisés dans la prise en charge thérapeutique et à une harmonisation des procédures de traitement à l'échelon national et, de plus en plus, international.
La recherche médicale fait partie intégrale des traitements et constitue la clé de voûte des progrès constatés. La préoccupation des spécialistes est d'optimiser les stratégies thérapeutiques afin de guérir plus d'enfants et, si possible, les guérir mieux, sans séquelles ou avec le moins de séquelles possibles.
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Comment savoir si mon enfant a un cancer ?
Les signes d'appel sont variables et souvent trompeurs car ils peuvent s'observer au cours de maladies bénignes, souvent chez l'enfant. C'est la persistance et / ou la combinaison de certains symptômes qui conduit le médecin traitant ou le pédiatre à faire pratiquer des examens complémentaires biologiques ou radiologiques.
Ces symptômes sont le plus souvent banals comme une pâleur, de la fatigue, de la fièvre, une perte d'appétit, des douleurs osseuses ou articulaires, des hématomes, des douleurs abdominales, des maux de tête, un déficit visuel, des troubles de la marche, des chutes, un torticolis, des vomissements répétés...
Le délai entre les premiers symptômes et le diagnostic d'un cancer varie selon le type de cancer et l'organe ou le tissu d'origine. Il peut être de quelques jours à plusieurs mois. Les parents craignent souvent d'avoir perdu du temps, ou les chances de guérison sont essentiellement liées aux caractéristiques spécifiques de la maladie, bien plus que le délai entre les premiers symptômes et le diagnostic.
En cas de doute, le meilleur réflexe est d'aller consulter votre médecin traitant.
Pourquoi un cancer se développe-t-il ?
Malgré les progrès constants de la recherche, les causes des cancers sont très rarement identifiées chez les enfants et les adolescents. Les mutations génétiques surviennent par hasard et le rôle des facteurs environnementaux dans la survenue d'un cancer chez l'enfant n'a jamais été démontré à ce jour.
Le rôle des facteurs héréditaires est faible (environ 5 % des cas). Cependant, le rétinoblastome, cancer de la rétine, peut être d'origine héréditaire dans un certain nombre de cas. Certaines anomalies génétiques peuvent augmenter le risque de cancer; ainsi la trisomie 21 est une maladie génétique qui augmente le risque de leucémie.
Les parents s'interrogent souvent sur le lien entre le cancer de leur enfant et d'éventuelles causes psychologiques. Les études actuelles ne passent pas de lien entre le stress ou les traumatismes psychologiques et la survenue de cancers.
L'origine du développement d'un cancer est souvent liée à plusieurs facteurs (maladie multifactorielle), ce qui rend difficile leur identification et la détermination de leur rôle.
Il est également important de rappeler que le cancer n'est pas une maladie infectieuse ; il n'est donc pas contagieux, on ne peut pas « l'attraper » au contact d'une personne malade.
Des taux de guérison élevé
Il est normal de vouloir connaître les chances de survie de son enfant après avoir reçu un diagnostic de cancer.
Avant de pouvoir vous répondre, le médecin évalue comment le cancer affectera votre enfant et comment il réagira au traitement ; c'est ce que l'on appelle le diagnostic. Il prend également en considération les statistiques de survie des parents au type de cancer. Rappelez-vous cependant, que le pronostic peut changer avec le temps en fonction de la réaction du cancer aux premières semaines de traitement et que les statistiques de survie au cancer ne sont que des estimations très générales qui se basent sur un grand nombre de personnes atteintes de cancer. Chaque cas est unique.
Chez l'enfant
Chez l'enfant de moins de 15 ans, les cancers les plus fréquents sont :
- les leucémies (29 % des cas dont 80 % de leucémies aiguës lymphoblastiques)
- les tumeurs cérébrales (25 %)
- les lymphomes (10 %)
La moitié des cancers de l'enfant survient avant l'âge de 5 ans.
Sur la période 2000-2014, la survie globale est estimée à 92 % 1 an après le diagnostic et à 82 % 5 ans après le diagnostic, tous les types de cancers et tous les âges confondus.
La mémoire de survie à 5 ans, souvent synonyme de guérison, est très variable d'un cancer à l'autre et à l'intérieur même d'une catégorie de cancer. Depuis 2000, on note une augmentation significative de la survie à 5 ans pour l'ensemble des cancers.
Chez l'adolescent
Les types de cancers survenant à l'adolescence entre 15 et 17 ans diffèrent de ceux qui se développent chez l'enfant. Ainsi, chez l'adolescent, les cancers les plus fréquents sont :
- les lymphomes (27 % dont 75 % des maladies de Hodgkin) ;
- les tumeurs cérébrales (17 %) ;
- les leucémies (14 %, dont 63 % de leucémies aiguës lymphoblastiques).
Pour les adolescents, la survie étudiée sur des cas diagnostiqués de 2000 à 2014 est évalué à 94 % à 1 an après le diagnostic et 82 % à 5 ans après le diagnostic.
Ces chiffres s'expliquent par la forte proportion de tumeurs de pronostiques favorables dépassant les 90 % de survie à 5 ans : carcinomes de la thyroïde, lymphomes hodgkiniens, tumeurs germinales, mélanomes malins. Ces tumeurs prédominant chez les filles, la survie « tous cancers » est meilleure pour elles que pour les garçons (85,2 % contre 78,8 %).
Les tumeurs de plus mauvais pronostiques sont les leucémies aiguës, les tumeurs osseuses et les tumeurs cérébrales, avec une survie à 5 ans inférieure à celle observée chez l'enfant plus jeune. On observe néanmoins une amélioration progressive de la survie à 5 ans depuis 25 ans, qui est passée de 62 % pour la période 1978-1982 à 82 % pour la période 2000-2014.
Que signifie le taux de survie ?
Les statistiques de survie permettent d'estimer le pourcentage de personnes qui survivent à leur cancer. Le temps de survie correspond au temps s'écoulant après le diagnostic d'une maladie, habituellement 5 ans, mais parfois aussi 1, 3 ou 10 ans. Un taux de survie de 75 % à 5 ans signifie qu'en moyenne, environ 75 % des patients sont toujours vivants 5 ans après que leur maladie ait été diagnostiquée.
Ces informations ont été rédigées avec la participation de la Société Française de lutte contre les Cancers et les leucémies de l’Enfant et de l’adolescent ( SFCE).