Préparer le retour
Le retour à l'école, au collège, au lycée ou dans l'établissement d'enseignement supérieur, est autorisé par l'équipe soignante dès que possible, même en cours de traitement, en fonction de l'état de santé de votre enfant et des contraintes dues à son traitement. Assurer les conditions favorables à la poursuite de sa scolarité le plus tôt possible est un atout indispensable à la continuité des apprentissages et un stimulant pour l'aider sur le chemin de la guérison.
Préparer son retour dans son établissement permet de rassurer votre enfant sur les conditions de son accueil et de lui donner confiance. Il est très important de voir avec lui ce qu'il souhaite dire et à qui, à propos de sa maladie, et de l'impliquer dans les décisions concernant son retour en classe.
Informer le ou les enseignants de sa classe d'origine et les élèves sur la maladie et ses conséquences (perte des cheveux, fatigue, absences, activités autorisées ou non), en discuter avec eux permet d'éviter des erreurs de comportement ou des réactions de crainte ou de rejet. Vous pouvez, ainsi que votre enfant, vous opposer à toute transmission d'informations et votre désir sera respecté mais sachez qu'une information respectueuse lui permettra de s'intégrer plus facilement.
La scolarité d'un enfant atteint de cancer est nécessairement perturbée par les absences liées à la maladie, aux traitements, aux complications éventuelles survenant au cours de la maladie, aux effets secondaires de la chimiothérapie tels que la diminution des défenses immunitaires qui rendent l'enfant plus fragile aux risques d'infection et aux atteintes de l'environnement. Par ailleurs, après les traitements, les jeunes sont souvent durablement fatigués, ce qui nécessite des aménagements.
Toutefois, dans la grande majorité des cas, malgré une présence irrégulière, votre enfant suivra le programme de sa classe d'origine avec, si nécessaire, un soutien pédagogique adapté.
Soyez vigilants à ne pas le « surprotéger » ni à sous-estimer ses capacités et le rôle de l'école. Ni la fatigue ni le stress de la vie scolaire n'influeront sur l'évolution du cancer. Être à nouveau scolarisé dès que possible est la meilleure perspective qui puisse être donnée à votre enfant.
S'il rencontre des difficultés, n'hésitez pas à en parler avec son enseignant. Selon le cas, il proposera des adaptations pédagogiques ou sollicitera avec votre accord l'avis du médecin scolaire et/ou du psychologue scolaire (conseiller d'orientation psychologue dans les collèges et les lycées). À votre demande ou à la demande de l'école, une équipe éducative peut être organisée par le directeur ou le chef d'établissement réunissant tous les partenaires qui interviennent auprès de votre enfant afin de définir des aménagements pédagogiques (tiers-temps, aménagement de l'emploi du temps...). Si votre enfant est dans le secondaire, n'hésitez pas à demander l'appui de l'enseignant hospitalier, du neuropsychologue ou le cas échéant du médecin scolaire.
Les difficultés éventuelles peuvent être liées à :
- La maladie et à son traitement : ce sont souvent des problèmes d'attention ou de concentration, de fatigue, de lenteur, de vision, d'audition, de compréhension, de troubles de la mémoire
- La survenue de la maladie à des moments clés de l'apprentissage (changement de cycle ou d'établissement)
- Des absences prolongées ou répétées
- Un sentiment d'échec ou d'isolement
- Un manque de confiance en soi ou en l'avenir.
Il peut aussi s'agir de difficultés scolaires préexistantes.
Aménagements et enseignement spécialisé
Les aménagements particuliers (soins, précautions durant le temps scolaire, aménagement d'emploi du temps, prise en charge du transport, prises en charge éventuelles par des intervenants extérieurs : orthophonistes, kinésithérapeutes, psychomotriciens, psychologues...) sont précisés, s'il y a lieu, dans un projet d'accueil individualisé (PAI) demandé par les parents en concertation avec le médecin scolaire. Ce document précise les conditions pour que soit assuré le suivi de la scolarité de votre enfant. Il est mis en œuvre par le chef d'établissement.
Si les difficultés sont trop importantes pour suivre une classe ordinaire, une orientation vers l'enseignement spécialisé est parfois la meilleure solution pour poursuivre des apprentissages adaptés aux possibilités réelles de votre enfant. Là encore, son enseignant, en concertation avec les autres professionnels de l'école, vous en parlera et déterminera avec vous, votre enfant (selon son âge) et les personnes ou structures concernées, ce qu'il convient de faire.
Dans l'hypothèse où la maladie et/ou son traitement auraient entraîné des séquelles invalidantes, transitoires ou définitives (problèmes moteurs, retards cognitifs...), il vous faudra saisir la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) (voir notre article Vos principaux interlocuteurs administratifs) par l'intermédiaire d'un enseignant référent. Placé sous l'autorité d'un inspecteur de l'Éducation nationale, il est chargé de coordonner le parcours de scolarisation et de formation de votre enfant. Vous pouvez obtenir ses coordonnées et des informations auprès du directeur ou du chef d'établissement.
Pour toute question que se poserait votre adolescent ou jeune majeur concernant son avenir professionnel ou son activité professionnelle actuelle, de nombreuses informations sont données dans le guide « Être jeune et concerné par le cancer : vos questions, nos réponses » téléchargeable ci-dessous. S'il souhaite échanger avec d'autres jeunes, des associations proposent par ailleurs des forums ou des listes de discussion.
Ressources et liens utiles :
- Livret parent Ma différence, mon histoire et le livret enseignant Ma différence, mon histoire, conçus par l’association Les Amis de Mikhy et le centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy en partenariat avec Les Petits Citoyens et Chagrin Scolaire, pour aider les parents et les enseignants dans l’accompagnement du retour à l’école des enfants atteints de cancer
- Brochure L’école pour l'enfant atteint de cancer de l'Association Source Vive, destinée aux enseignants, rééditée avec le concours de l’UNAPECLE et le soutien financier de l’Institut national du cancer