Aller au contenu

Les traitements du cancer

Mise à jour le 11 mai 2021

Plusieurs types de traitements sont utilisés, seuls ou en combinaison, pour traiter les différents cancers. Le choix de ceux qui vous sont proposés est effectué par plusieurs médecins lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Les principaux traitements sont la chirurgie, la radiothérapie, les traitements médicamenteux et la greffe de cellules souches hématopoïétiques. Complémentaires, les soins de support font partie intégrante des traitements.

Le choix du traitement

Il est adapté au cas de votre enfant et dépend des caractéristiques du cancer dont il est atteint :

  • le type de cancer et son stade ;
  • la localisation de la tumeur ;
  • son état de santé et ses antécédents médicaux et chirurgicaux ;
  • son âge ;
  • les contre-indications éventuelles à certains traitements ;
  • son avis et ses préférences si son âge lui permet de l’exprimer ;
  • l’existence d’essais cliniques dont il pourrait bénéficier.

Un cancer doit être traité dans un établissement autorisé qui dispose d’équipes pluridisciplinaires. Pour en savoir plus, consultez notre article sur la prise en charge de votre enfant.

La chirurgie

La chirurgie peut avoir plusieurs objectifs :

  • retirer la tumeur et, selon les situations, certains ganglions lymphatiques et les éventuelles métastases ;
  • confirmer et préciser le diagnostic ;
  • soulager les symptômes du cancer.

La chirurgie est le traitement principal des tumeurs cancéreuses de type solide. En traitement unique, la chirurgie s’adresse aux formes localisées de cancers découverts à un stade précoce. L’objectif est alors de guérir le cancer par ce seul geste, quand l’ablation totale de la tumeur est possible et que ses caractéristiques (taille, stade, grade…) permettent de conclure qu’elle ne s’est propagée ni localement ni ailleurs dans le corps.

La chirurgie est souvent associée à d’autres modalités de traitement comme la radiothérapie et les traitements médicamenteux.

Lorsqu’ils sont réalisés avant la chirurgie, les autres traitements sont dits néoadjuvants. Leur but est notamment de faire diminuer la taille de la tumeur afin d’en faciliter l’exérèse, c’est-à-dire le retrait.

Lorsque d’autres traitements sont prescrits après la chirurgie, on parle de traitements adjuvants. Leur but est notamment d’éliminer les cellules cancéreuses qui seraient encore présentes dans l’organisme ou au niveau de la zone concernée par la tumeur, de façon à limiter le risque de récidive.

Pour en plus : dossier complet sur la chirurgie sur le site e-cancer.fr

La radiothérapie

La radiothérapie est un traitement qui consiste à utiliser des rayons pour détruire les cellules cancéreuses tout en préservant le mieux possible les tissus sains et les organes avoisinants. On distingue différents types de radiothérapie dont :

  • la radiothérapie externe : les rayons sont émis par une machine appelée accélérateur linéaire de particules, située à proximité du patient et dirigée vers la région du corps à traiter. Ces rayons traversent la peau pour atteindre la zone à traiter ;
  • la curiethérapie : des sources radioactives sont mises en contact direct avec la zone à traiter à l’intérieur du corps afin d’épargner les tissus sains environnants. C’est un traitement le plus souvent dédié à des cancers localisés avec des indications spécifiques ;
  • la radiothérapie métabolique : les sources radioactives sont administrées par voie orale (boisson ou capsule) ou par injection intraveineuse. Ces sources radioactives se fixent ensuite sur les cellules cancéreuses pour les détruire.

La radiothérapie est parfois associée à une chimiothérapie (on parle de radio-chimiothérapie) qui rend les cellules cancéreuses plus sensibles aux rayons. L’objectif est de réduire le risque de récidive tumorale et la taille de la tumeur avant la chirurgie.

La durée du traitement ainsi que le nombre de séances varient selon la zone à traiter et la technique employée.

Pour en savoir plus, téléchargez le guide "Comprendre la radiothérapie" disponible sur e-cancer.fr. 

Les traitements médicamenteux

Les traitements médicamenteux sont des traitements dits « systémiques », c’est-à-dire qu’ils agissent sur l’ensemble du corps. Ils peuvent être administrés de plusieurs façons : par injection dans une veine, dans le muscle, par voie orale. Leur mode d’administration varie en fonction des médicaments utilisés, de la fréquence et de la durée du traitement, mais aussi de la tolérance du patient aux traitements.

Il existe de nombreux médicaments anticancéreux et ils sont souvent associés entre eux dans un même protocole de traitement.

Les chimiothérapies conventionnelles

Les chimiothérapies conventionnelles ont pour but de détruire les cellules cancéreuses ou de les empêcher de se multiplier. Ces chimiothérapies agissent sur toutes les cellules qui se divisent, cancéreuses ou non, même sur celles qui n’ont pas été détectées par les examens d’imagerie.

Le déroulement d’une chimiothérapie est soigneusement planifié selon un protocole établi par l’équipe médicale. Le protocole spécifie le nom des médicaments utilisés, leurs doses, le nombre et la fréquence des cures de chimiothérapie. Le médecin établit avec vous et votre enfant un calendrier qui figure dans son programme personnalisé de soins (PPS) et qui prévoit l’administration des médicaments sur un ou plusieurs jours. Une alternance de périodes de traitement et de repos est prévue : entre 2 cures, un intervalle de 1 à 4 semaines est nécessaire en fonction des protocoles. Le repos permet à l’organisme de récupérer des éventuels effets indésirables.

Pour en savoir plus, téléchargez le guide "Comprendre la chimiothérapie" disponible sur e-cancer.fr. 

L’immunothérapie

L’immunothérapie est un traitement qui vise à stimuler les défenses immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses. Il existe des immunothérapies non spécifiques et spécifiques selon qu’elles agissent sur l’ensemble du système immunitaire ou bien uniquement sur certaines de ses cellules :

  • l’immunothérapie non spécifique consiste à renforcer le système immunitaire dans son ensemble pour l’aider à combattre les cellules cancéreuses ;
  • l’immunothérapie spécifique consiste à stimuler certaines cellules immunitaires pour les rendre plus efficaces ou bien à rendre les cellules tumorales plus reconnaissables par le système immunitaire.

Une approche plus récente d’immunothérapie spécifique consiste à modifier génétiquement des cellules immunitaires du patient pour qu’elles soient capables de reconnaître et de détruire les cellules cancéreuses. Les lymphocytes T sont prélevés dans le sang du patient puis génétiquement modifiés en laboratoire avant d’être réinjectés au patient. Les cellules immunitaires ainsi modifiées sont des cellules dites CAR-T.

Les thérapies ciblées

Les thérapies ciblées sont conçues pour bloquer la croissance ou la propagation des cellules tumorales. Les thérapies ciblées peuvent agir à différents niveaux de la tumeur ou des cellules qui l'entourent. Plusieurs types de thérapies ciblées existent.

Certaines thérapies bloquent les mécanismes stimulant la division des cellules. Elles peuvent agir à différents niveaux de la cellule :

  • sur les facteurs de croissance (qui sont des messagers déclenchant la transmission d’informations au sein d’une cellule) ;
  • sur leurs récepteurs (qui permettent le transfert de l’information à l’intérieur de la cellule) ;
  • sur des éléments à l’intérieur des cellules.

 

Source : e-cancer.fr

D’autres thérapies privent la tumeur des éléments dont elle a besoin pour se développer. Par exemple, elles empêchent la fabrication des vaisseaux sanguins qui irriguent la tumeur. Ces actions dites « ciblées » permettent d’agir plus spécifiquement sur les cellules tumorales et ainsi de limiter les dommages subis par les cellules normales.

Leur administration se fait le plus souvent par voie orale et parfois injectable. Elles complètent l’arsenal thérapeutique actuel et peuvent être utilisées seules ou en association avec d’autres traitements.

<Encadré> Le cathéter
Un cathéter, parfois abrégé en « cathé », est un tuyau souple et fin introduit dans une grosse veine, le plus souvent à la base du cou, afin d'y injecter des médicaments ou tout autre produit. Il permet également d'effectuer des prises de sang. Un cathéter diminue le risque d'abîmer les veines et facilite les perfusions de chimiothérapie. Il améliore le confort de l'enfant qui n'a pas besoin de subir une piqûre à chaque injection. Il est posé sous anesthésie générale par l'anesthésiste ou le chirurgien.

Les greffes de cellules souches hématopoïétiques ou de moelle osseuse

Les cellules souches hématopoïétiques sont fabriquées par la moelle osseuse et sont à l’origine des différentes cellules du sang : les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes. Parfois et sous certaines conditions, le traitement de certains cancers hématopoïétiques (leucémies, lymphomes ou encore myélomes) consiste à greffer au patient des cellules souches. On parle d’autogreffe lorsque ces cellules proviennent du patient et d’allogreffe lorsqu’elles proviennent d’un donneur. 

Cette greffe de cellules souches peut être réalisée comme premier traitement, en cas de risque élevé de récidive ou encore lors d’une rechute.

Plusieurs étapes sont nécessaires avant d’effectuer cette greffe :

  • phase 1 : une chimiothérapie dite d’induction, effectuée sur une période plus ou moins longue, a pour but de diminuer le nombre de cellules malades ;
  • phase 2 : les cellules souches sont prélevées sur le patient dans le cas d’une autogreffe ou sur le donneur dans le cas de l’allogreffe. La poche contenant le greffon est ensuite congelée ;
  • phase 3 : un traitement intensif visant à détruire toutes les cellules tumorales est réalisé sur une courte période. Ce traitement intensif entraîne une très forte diminution des globules rouges et blancs et des plaquettes, on appelle cela l’aplasie. Pour éviter tout risque d’infection, votre enfant doit rester en chambre stérile ;
  • phase 4 : le greffon de cellules souches est injecté par perfusion dans une veine. Les cellules souches hématopoïétiques retrouvent alors leur place dans la moelle osseuse. Votre enfant reste en chambre stérile le temps que ses cellules se régénèrent.

Si une greffe est proposée pour votre enfant, le médecin vous donnera tous les renseignements nécessaires.

Pour en savoir plus : 

  • livret d’information "Mon enfant va recevoir une allogreffe de moelle", rédigé par le Dr Michel DUVAL, de l'hôpital Universitaire Sainte Justine (Montréal, Canada) en partenariat avec l'espace éthique de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris
  • livret d’information "Greffe de cellules souches hématopoïétiques", rédigé par Dominique Davous, cofondatrice du groupe Espace éthique AP-HP et membre de l’association Cent pour Sang la Vie, qui comprend des informations spécifiques pour les adolescents et jeunes adultes. 

<Encadré> Prévenir et gérer les effets indésirables des traitements anticancéreux

Les traitements anticancéreux peuvent avoir divers effets indésirables. La fatigue, par exemple, est l'une des conséquences les plus fréquentes de la maladie et de ses traitements. Certains effets indésirables peuvent être limités ou évités grâce à des traitements préventifs ou des conseils pratiques. Consultez notre article Prévenir et gérer les effets indésirables (lien).

Les soins de support

Les soins de support sont définis comme l’ensemble des soins et soutiens qui sont nécessaires à votre enfant pendant et après la maladie. Ils reposent sur une analyse globale de ses besoins et visent à lui assurer la meilleure qualité de vie possible sur les plans physique, psychologique et social. Ils font partie intégrante de son traitement et ne sont ni secondaires ni optionnels. 

Les soins de support concernent tous les soins qui permettent de gérer les conséquences de la maladie et des traitements. Ils regroupent notamment :

  • L’évaluation et le traitement de la douleur, conséquence des traitements ou de la maladie elle-même ;
  • la gestion des effets indésirables des traitements comme la fatigue, les troubles digestifs ou les problèmes de peau ;
  • l’aide à la reprise d’une activité physique adaptée, pendant ou après la maladie ;
  • le soutien psychologique pour votre enfant et les autres membres de votre famille ;
  • l’aide à l’amélioration de l’image de soi ;
  • le suivi social pour vous informer et vous aider dans les démarches administratives ;
  • la consultation diététique en cas de troubles de l’alimentation ;
  • l’aide à l’arrêt d’une addiction (tabac, alcool, etc.) ;
  • les soins palliatifs.

Les besoins de votre enfant sont réévalués au fil du temps. N'hésitez pas à parler au médecin et aux autres membres de l'équipe de la façon dont votre enfant - et toute votre famille - vivez la maladie et les traitements. Cela leur permet de lui apporter les soins et soutiens nécessaires, et de vous orienter au mieux vers les professionnels concernés.

L'accueil, l'écoute, l'information et l'accompagnement de la famille font également partie de cette prise en charge globale.

<Encadré> Les soins palliatifs

Les soins palliatifs font partie des soins de support. Ils peuvent être mis en place à différentes périodes de la maladie. Ainsi, les soins palliatifs peuvent débuter une fois qu’on a posé le diagnostic et se poursuivre tout au long du traitement de votre enfant. Ils ont pour objectif de soulager les symptômes de la maladie et d'améliorer la qualité de vie de votre enfant et de sa famille. Ils peuvent devenir le point central des soins apportés aux enfants atteints d’un cancer avancé si la guérison n’est plus possible. Cf. article Les soins palliatifs. Lien

Que penser des médecines complémentaires ?

Homéopathie, plantes, vitamines, acupuncture, massages, ostéopathie, relaxation… De nombreux patients ont recours à des médecines complémentaires, appelées aussi médecines douces, parallèles, alternatives ou non conventionnelles. Elles peuvent leur apporter un soutien supplémentaire pour mieux supporter la maladie, les traitements et leurs effets indésirables tels que la fatigue, l’anxiété ou la douleur. Ces médecines complémentaires peuvent avoir des effets indésirables ou interagir avec les traitements prescrits par le médecin qui suit votre enfant. Il est donc très important d’en parler avec lui sans crainte d’être jugé.

Par ailleurs, si les médecines complémentaires peuvent le soulager, elles ne remplacent en aucun cas les traitements habituels du cancer. Soyez vigilant si l’on vous propose des méthodes présentées comme plus efficaces que les traitements classiques. Il arrive en effet que des personnes ou des organisations cherchent à profiter de la vulnérabilité des personnes malades et/ou de leur famille en leur proposant des méthodes qui peuvent s’avérer dangereuses, coûteuses et inefficaces. En cas de doute sur des propositions qui vous sont faites, n’hésitez pas à interroger l’équipe médicale spécialisée qui suit votre enfant, votre médecin traitant ou encore votre pharmacien.

Pour plus de précisions, vous pouvez consulter les informations sur la thématique des traitements miracles sur le site e-cancer.fr/patients-et-proches.

Téléchargements (1)

J'ai un cancer : comprendre et être aidé
907,6 kB

Sur le même sujet