Les causes de la douleur
La douleur est causée par :
- le cancer lui-même : certaines tumeurs peuvent causer de la douleur quand elles exercent une pression sur les organes, les nerfs ou les os ou lorsqu’elles bloquent des organes, des canaux ou des vaisseaux sanguins.
- les interventions et examens médicaux : les injections, la ponction lombaire ou la ponction de la moelle osseuse par exemple peuvent être douloureux.
- les traitements du cancer : la chirurgie pratiquée pour enlever une tumeur peut endommager des tissus ou des nerfs ; la radiothérapie peut causer de l’inconfort ou de la douleur selon la région du corps traitée ; les médicaments chimiothérapeutiques, quant à eux, peuvent être responsables d’effets indésirables (ex: vomissements, diarrhée, constipation, lésions dans la bouche…).
Evaluer la douleur de l’enfant
La douleur est très personnelle et émotionnelle et donc difficile à mesurer, surtout chez les plus jeunes. Évaluer la douleur de l’enfant, c’est entre autres savoir l’écouter, surveiller les signes de douleur et observer comment son corps réagit à la douleur.
Facteurs affectant l’évaluation de la douleur
Plusieurs facteurs peuvent affecter la douleur de l’enfant et sont à prendre en compte dans son évaluation.
- Les facteurs physiques peuvent affecter directement la façon dont les enfants ressentent la douleur. La douleur semble plus intense lorsqu’on est fatigué, par exemple.
- Les facteurs psychologiques comme les émotions de l'enfant affectent son comportement et sa réaction face à la douleur. La peur et l'anxiété, étroitement liées à la douleur, peuvent l’intensifier. A l’inverse, la capacité à imaginer, à se détendre, à jouer et à partager ses sentiments avec les autres peut aider à atténuer sa douleur.
Pour diminuer la peur, il est important de créer un climat rassurant dans le cabinet (confort, ambiance, présence de jouets et objets ludiques…) et de prévoir à l’avance tous les médicaments et matériel nécessaires et adaptés à l’âge de l’enfant. - Au-delà du caractère propre de l’enfant, il existe des facteurs comportementaux liés à l’âge et stade de développement, au sexe - on apprend souvent aux garçons, par exemple, qu’ils ne doivent pas pleurer ou montrer qu’ils ont mal - ou encore à la culture ou la langue. Tous ces facteurs affectent grandement la façon dont on ressent et exprime la douleur.
Parlez avec les parents de ce qui pourrait influencer leur enfant pour pouvoir élaborer un plan de traitement de la douleur qui intègre au mieux tous ces facteurs.
Les échelles de la douleur
L’évaluation de la douleur est importante pour pouvoir établir un dialogue dans un langage commun à tous les professionnels. Dès l’âge de 4, 5 ans, un enfant peut s’auto-évaluer en disant « combien il a mal ». Voici les principales échelles qu’il est possible d’utiliser :
- L’Echelle Verbale Simple (EVS) : il a mal « pas du tout, un peu, moyen, beaucoup », dès 4 ans ;
- La réglette des 6 visages : dès 4 ans ;
- L’Echelle Visuelle Analogique (EVA) : dès 6 ans ;
- L’Echelle Numérique Simple ENS qui consiste à donner une note entre 0 et 10 à sa douleur : à partir de 8 ans
Le score de douleur doit être noté dans le dossier de soins.
Conseils aux parents pour soulager la douleur de leur enfant
Voici quelques conseils que vous pouvez donner aux parents pour les aider à soulager la douleur de leur enfant :
- Prendre part aux soins : leur présence est d’une grande aide pour l’enfant car ce sont eux qui le connaissent le mieux et sont capables d’informer l’équipe soignante s’ils constatent qu’il a peur ou mal.
- Lui parler : il faut utiliser des mots adaptés à son âge en étant le plus clair et le plus franc possible. Ils peuvent par exemple lui décrire le test ou l’examen et ce qu’il va peut-être ressentir. En revanche, il est déconseillé de lui promettre qu’il n’aura pas mal si ce n’est pas le cas.
- Le rassurer : encouragez les parents à réconforter leur enfant en restant calme et confiant pour aider à diminuer sa peur et son anxiété.
- Être compatissant : il est nécessaire de reconnaître la douleur de l’enfant sans la minimiser ou la nier.
- Le divertir : pour détourner son attention de la douleur, il est utile de proposer à l’enfant de jouer, lire, écouter de la musique ou encore respirer lentement et profondément. La présence d’objets familiers participent à ce réconfort (jouets, livres, doudou, tétine)
Ressources et liens utiles :
- Livre Comprendre et vaincre la douleur chronique de votre enfant (2007), Dr Lonnie K. Zeltzer, Christina Blackett Schlank, traduit par Nathalie Koralnik.
- L'unité Enfant-Do, associée au pôle de pédiatrie du CHU de Toulouse, propose de l’information sur la douleur de l’enfant
- L’association Sparadrap propose de l’information et des fiches sur la douleur et les soins
- L'association Pédiadol, association impliquée sur le terrain dans l’amélioration de la prise en charge de la douleur de l’enfant
- La Société canadienne du cancer consacre un dossier complet aux cancers chez l’enfant
- Livret d'information Apaiser les douleurs du cancer de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer