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Activités physiques

Mise à jour le 24 nov. 2021

La prescription d’activité physique et sportive adaptée (APA) est préconisée pendant et après le traitement pour améliorer la condition physique et psychique de l’enfant et de l’adolescent et jeune adulte atteint d’un cancer. Les professionnels de santé ont un rôle important à jouer sur l’engagement des patients dans la mise en place d’exercices physiques adaptés à leur état clinique.

Les bénéfices de l’activité physique pendant et après le cancer 

Comme pour les adultes, le maintien de l’activité physique pendant et après les traitements est préconisé pour les enfants et les adolescents et jeunes adultes atteints de cancer et est intégré aux soins de support. Les effets bénéfiques de l'activité physique concernent : 

  • la prévention ou la correction d’un déconditionnement physique 
  • un maintien et/ou une normalisation de la composition corporelle 
  • une réduction de la fatigue liée au cancer et une amélioration globale de la qualité de vie 
  • une amélioration de la tolérance des traitements et de leurs effets à moyen et long terme 
  • un allongement de l’espérance de vie et une réduction du risque de récidive
  • une amélioration de la santé mentale et la réduction du risque d'anxiété et de dépression
  • une amélioration de la santé cérébrale et la fonction cognitive 
  • une augmentation de la confiance et du sentiment de bien-être
  • la favorisation des interactions sociales.

Plus l'activité physique est initiée (ou préservée) tôt dans le parcours de soins, plus ses effets seront bénéfiques sur le jeune patient. C’est également vrai si elle est maintenue dans la durée.
En tant que professionnel de santé, votre rôle est essentiel afin de lutter contre la sédentarité de vos jeunes patients et promouvoir l’engagement dans un mode de vie actif adapté à leur état de santé, et ce dès le diagnostic. C’est pourquoi il est important de les informer au plus tôt sur les bénéfices de l'activité physique.

Mettre en œuvre une pratique d'activité physique adaptée 

Pour les enfants et les adolescents, il est normalement recommandé de pratiquer au moins 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée chaque jour, dont :

  • des activités d’intensité élevée au moins 3 jours par semaine,
  • des activités qui renforcent les muscles et les os au moins 3 jours par semaine.

Les activités physiques et sportives (APS) sont généralement divisées en 4 types selon les fonctions physiologiques qu’elles sollicitent :

  • Les activités cardio-respiratoire (endurance) : activités physiques qui améliorent l’endurance et la condition physique cardio respiratoire. Ex : marche rapide, course à pied, cyclisme, ski de fond, natation, danse, tennis, football, etc.
  • Les activités développant les fonctions musculaires : exercices de musculation ou de résistance qui augmentent la force, la puissance et l’endurance musculaire. Ex: levée de poids, abdominaux, tractions, pompes, squats, escalade, tir à la corde, natation, etc.
  • Les activités de souplesse et mobilité articulaire : exercice d’étirements dynamiques lents ou statiques qui développent la souplesse et la mobilité des articulations.
  • Les activités d’équilibre : exercices fixes ou mobiles qui améliorent la stabilité et la capacité à maintenir une posture. Ex : gymnastique, yoga, paddle, escalade, etc. 

L’activité physique peut aussi se pratiquer dans le cadre de la vie quotidienne : marche, vélo, montée des escaliers, jeux de plein air, tâches ménagères… La pratique d'activité physique pendant et après les traitements du cancer est possible et sans risque tant qu’elle est adaptée à l’état clinique du jeune patient.  La pratique d’une activité physique même adaptée peut néanmoins faire l’objet de précautions et vigilances accrues. Cela signifie que :

  • Il est nécessaire de solliciter l’avis médical d’un médecin référent avant le démarrage de toutes activités physiques. 
  • L’accompagnement du patient doit être assuré par un professionnel de l’activité physique adaptée formé aux spécificités de sa pathologie
  • Pendant l’effort, l’encadrant doit faire preuve d'un haut niveau de vigilance sur la survenue de tous symptômes qui conduirait l’adaptation/arrêt de l’activité physique et à en informer le médecin référent.

Les activités doivent être adaptées à l'âge et rester un plaisir. Le soutien familial est important pour motiver le jeune patient et l'aider à maintenir de saines habitudes de vie.

Contre-indications et adaptations nécessaires

Contre-indications

Certaines situations constituent des contre-indications à la mise en place d'une activité physique :

  • fatigue extrême ;
  • anémie symptomatique (hémoglobine ≤ 8 g/dl) ;
  • suites précoces de chirurgie (risque de déhiscence de cicatrice, d’hémorragie) ;
  • syndrome infectieux sévère en cours d’évolution ;
  • décompensation de pathologie cardiopulmonaire ;
  • lésions osseuses lytiques du rachis ou des os longs (la contre-indication concerne la mobilisation du membre atteint) ;
  • dénutrition sévère.

La majorité de ces situations est temporaire. Il faut réévaluer régulièrement l’état du patient pour ne pas freiner son engagement dans un mode de vie actif.

Situations cliniques particulières

Une adaptation de la prescription d’exercices physiques sera nécessaire, notamment pour les cas suivants :

  • comorbidités cardiopulmonaires (facteurs de risque cardiovasculaires, antécédent familial de mort subite) ;
  • ostéoporose avec risque élevé de fractures ;
  • amyotrophie importante ;
  • neuropathie périphérique induite ou non par les traitements, avec effets secondaires pouvant gêner la pratique physique (troubles de la proprioception) ;
  • altérations de la mobilité et de la stabilité des articulations de l’épaule ;
  • lymphœdème d’un membre constitué ;
  • stomies digestives ou urinaires.

Des exercices spécifiques peuvent aussi être indiqués pour réhabiliter une fonction en particulier ou un état physique altéré et atteindre, à terme, une certaine autonomie.
Dans tous les cas l'échange constant entre le professionnel en APA, le personnel soignant et un médecin référent est primordial.

Ressources utiles

  • Association CAMI Sport & Cancer propose partout en France des programmes de thérapie sportive aux patients touchés par un cancer. Il existe un pôle pédiatrie 
  • Association Sourire à la vie  : étude sur l’impact du sport chez les enfants malades du cancer
  • Plusieurs Comités départementaux de la Ligue contre le cancer proposent des cours d’activité physique adaptée.